Entrevue de Étienne Harnad par Elias Lévy

[English version follows below]
« J’ai profondément honte d’avoir été végétarien pendant presque cinquante ans. Pendant ces cinq décennies, j’ai vécu dans un déni auto-imposé. Quand on me demandait, « est-ce que ça te dérange si nous mangeons de la viande ? », je m’empressais de répondre poliment, « non, je suis démocrate invétéré, vive la liberté ! » Voilà l’exutoire hypocrite auquel j’avais recours pour être poli », nous confie en entrevue le militant pro-animal Étienne Harnad, membre actif de l’Association québécoise pour le droit des animaux (KARA).

Avant de devenir végane, ce spécialiste reconnu en Sciences cognitives n’avait pas confronté le degré de souffrance que l’industrie du lait faisait subir aux vaches. Il rationalisait le problème en se disant :

« Je sais qu’en pratique on fait mal aux vaches pour avoir leur lait, mais contrairement à la viande qu’on ne pourrait avoir en principe sans leur faire de mal, on pourrait en principe avoir le lait sans faire souffrir les vaches. » Aujourd’hui, végane depuis 6 ans, il trouve odieux de s’être dit qu’il profitera du mal en pratique car ça aurait été possible sans mal en principe.

« Une vache, dont la durée de vie est d’environ 20 ans normalement, dit Harnad, est soumise quotidiennement à un processus effroyable d’extraction de son lait qui, après quatre années, rend son organisme débilité et dysfonctionnel. Elle est mise enceinte artificiellement, on lui injecte des hormones et des antibiotiques pour « soulager » les graves infections qui ruinent ses mamelles … On provoque chez elle une angoisse extrême en lui arrachant ses veaux le lendemain de son accouchement pour ensuite les massacrer à leur tour. Et, suite à quatre années d’agonie, on finit par la massacrer elle aussi, une fois devenue complètement invalide et incapable de tenir sur ses jambes. C’est un processus de destruction sans-cœur et impardonnable d’un animal. Ce sera ma honte éternelle d’avoir pendant tant d’années négligé et rationnalisé ces horreurs évidentes. Je n’ai rien appris de neuf : je le savais déjà ; je l’avais su tout au long de ma vie. »

Né à Budapest en 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Harnad est issu des survivants de la Shoah. Trente-sept membres de sa famille ont été déportés et exterminés dans les camps de la mort nazis. Ses parents sont parvenus à échapper aux nazis en se cachant sous une fausse identité dans une ville hongroise qui passa sous la houlette de la Slovaquie à la fin de la guerre, Rimaszécs. Il avait trois ans quand sa famille émigra au Canada.

Diplômé de l’Université McGill et détenteur d’un doctorat en Psychologie de l’Université Princeton, Harnad est professeur en Sciences cognitives au département de Psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est aussi professeur adjoint en informatique à l’Université de Southampton, en Grande-Bretagne.

Harnad a été le rédacteur en chef de plusieurs publications académiques, dont actuellement la revue scientifique Animal Sentience (Sensibilité animale), publiée par la Humane Society des États-Unis.

À chaque seconde, dit-il, 6 000 animaux terrestres sont tués pour la consommation humaine. Comparativement, deux humains meurent chaque seconde de causes naturelles, rappelle-t-il. Mais, à l’exception du nombre décroissant des cultures de subsistance, ce massacre n’est plus nécessaire à notre époque, ni à la survie ni à la santé humaines.

« L’humanité est arrivée à une situation monstrueuse en matière de traitement des animaux. Nous n’avons pas le droit de devenir les complices silencieux de cet abominable génocide perpétré contre les animaux. Le survivant de la Shoah ne peut tolérer cette situation honteuse et dégradante pour l’humanité. Abandonner les animaux à leur sort funeste, c’est trahir l’une des valeurs fondamentales de l’humanité : l’obligation pour tous ceux qui (ainsi que leurs proches) sont en santé et en sécurité de venir en aide aux êtres sensibles qui ne le sont pas. C’est pourquoi je milite avec acharnement pour la défense des animaux, qui sont les êtres souffrants les plus abîmés sur la terre des hommes. »

Harnad part du principe que « la majorité des hommes ne sont pas des psychopathes » et que lorsqu’ils auront pris conscience du fait que la souffrance des animaux n’est pas seulement horrible mais aussi gratuite, pas nécessaire, leur « sens de la compassion primera avant tout ».

Âgé de 71 ans, Harnad n’a pas mangé de viande depuis l’âge de 17 ans.

« Je suis pourtant en parfaite santé. C’est un mensonge d’affirmer qu’un être humain ne peut pas vivre sainement s’il ne consomme pas de viande. »

En Israël, le militantisme pro-animal compte de plus en plus d’adeptes, souligne-t-il.

« Aujourd’hui, Israël compte le plus haut taux de personnes véganes au monde. Quatre à cinq pour cent de la population israélienne est végane. Par ailleurs, en Israël, les associations défendant les droits des animaux sont parmi les plus actives au monde et organisent régulièrement des manifestations, très médiatisées, devant les principaux abattoirs du pays. »

Par contre, ajoute-t-il, bon nombre de militants pro-animaux israéliens ont opté pour une approche très radicale.

C’est l’activiste juif américain Gary Yourovsky qui a convaincu ses pairs israéliens d’adopter des méthodes de militantisme très musclées pour défendre les animaux. Harnad a des réserves concernant cette approche.

« Gary Yourovsky a maintes fois déclaré : « j’ai honte que les Israéliens et les Juifs, qui ont subi dans leur chair, au cours de l’Histoire, l’atroce expérience d’avoir été traités comme du bétail – quand les nazis les entassaient dans des trains en direction des camps de la mort – continuent, sans la moindre gêne, de manger de la viande, produit d’un « autre génocide » perpétré aujourd’hui contre les animaux ». Harnad poursuit : « Je ne trouve ni juste ni efficace de culpabiliser les Israéliens ou les Juifs en particulier, et surtout pas les survivants de la Shoah. Presque tous les membres de notre éspèce sont les complices dans ce crime des crimes. »

Quel type d’approche Harnad préconise-t-il ?

« Il y a, à mon avis, d’autres procédés moins agressifs pour montrer au public les horreurs indicibles dont les animaux sont victimes quotidiennement. Par exemple, installer dans les fermes d’élevage, les camions transportant du bétail ainsi que les abattoirs des caméras cctv à 360 degrés qui fonctionneraient 24 heures par jour et diffuseraient les vidéos sur Internet. Ces images effrayantes montrant l’abominable souffrance infligée aux animaux auraient sensiblement plus d’impact sur le public que juste les vigiles silencieuses de sensibilisation ou même l’adoption de principes abstraits visant à protéger les animaux, mais sans précisions quant à leur mise en pratique concrète. Les citoyens pourraient alors non seulement rapporter les infractions aux lois actuelles, mais ils deviendraient témoins également des horreurs qui restent permises par la loi. »

Quelle est la position d’Étienne Harnad face à l’épineuse question de l’abattage rituel des animaux ?

« Bien que je sois profondément athée, je respecte toutes les religions, à condition bien sûr que celles-ci ne soient pas nocives et ne causent aucun type de souffrance. Ma position est claire et catégorique : à l’exception des conflits d’intérêts vitaux (c’est-à-dire, de survie ou de mort) il est immoral de tuer ou de faire mal à un être sensible, qu’il soit humain ou animal. Les traditions religieuses qui valorisent les pratiques comme l’esclavage, la mutilation et le sacrifice humain ou animal ne tombent pas sous l’égide de la liberté de culte. Le droit, laïc bien sûr, doit interdire tout ce qui cause la souffrance inutile d’un être humain ou animal. Je ne renie jamais mon identité juive : pour moi c’est une communauté non de foi mais de fatalité, un passé (tragique), un présent et un destin partagés. Mais l’argument qu’on a le droit de causer de la souffrance sous l’autorité de principes soi-disant « sacrés », prescrits dans le judaïsme, le christianisme ou l’islam, n’a aucune validité à mes yeux. »

D’après Harnad, le Québec a fait un pas en avant (mais jusqu’ici un pas purement formel) en matière de protection des animaux.

« Au Québec, en 2013, on a lancé un manifeste pour que le statut des animaux dans le code civil soit modifié, afin qu’un animal ne soit plus considéré comme un « bien » mais comme un « être doué de sensibilité ayant des impératifs biologiques ». La loi québécoise a été changée. Mais malheureusement, cette modification abstraite apportée au code civil québécois est encore insuffisante pour atténuer les souffrances concrètes subies par les animaux. »

En dépit de cette volonté politique, poursuit-il, les gens ignorent toujours ce que signifie concrètement la souffrance infligée inutilement aux animaux.

« C’est pour cela que j’en appelle à un recours aux nouvelles dispositions formelles enchâssées dans la loi québécoise sur les droits des animaux pour contraindre les fermes d’élevage, les camions transportant du bétail et les abattoirs à se doter de caméras cctv qui diffuseront sur Internet les diverses phases de l’abominable processus d’extermination des animaux, pour contrôler tout d’abord si les règlements actuels (inadéquats) sont respectés, mais aussi pour ainsi sensibiliser les citoyens en même temps à l’énormité de l’agonie animale qui demeure toujours cautionnée par la loi actuelle. »


“I am deeply ashamed to have been a vegetarian for almost fifty years. During those five decades, I lived in self-imposed denial. When asked at a meal, ‘Do you mind if we eat meat?’ I hastened to reply politely, ‘No, I am a confirmed democrat, long live liberty!’ That is the hypocritical reply I used, to be polite,” says pro-animal activist Stevan Harnad, an active member of the Quebec Association for Animal Rights (KARA).

Before becoming a vegan, this well-known specialist in cognitive science had not confronted the degree of suffering that the dairy industry inflicts on cows. He rationalized the problem by saying,

“I know that in practice the cows and their calves are hurt to get their milk, but unlike meat, which one could not get in principle without harming them, one could in principle get the milk without causing the cows to suffer.” Today, vegan for 6 years, he finds it odious to have said that it’s alright to benefit from harming in practice because it would have been possible without harm in principle.

“A cow with a normal life span of about 20 yearsis subjected daily to a brutal process of milk extraction which, after four years, leaves her body debilitated and dysfunctional. She is artificially made pregnant regularly, injected with hormones and antibiotics to “relieve” the severes infections that ruin her udder … Forcibly inseminated, she undergoes extreme anguish repeatedly as her calves are torn from her the day after she gives birth, to be massacred in their turn soon after. And, after four years of this agony, she herself is massacred too, once she has become completely disabled and can no longer even stand on her legs. A lifelong process of heartless and unpardonable destruction of an innocent creature. It will be my eternal shame to have neglected and rationalized these obvious horrors for so many years. I did not learn anything new: I already knew it; I had known it throughout my life.”

Harnad was born in Budapest in 1945, at the end of the Second World War, to survivors of the Shoah. Twenty-seven members of his family were deported and exterminated in the Nazi death camps. His parents managed to escape from the Nazis by hiding under a false identity in a Hungarian town that was transferred to Slovakia at the end of the war, Rimaszecs. He was three when his family emigrated to Canada.

A graduate of McGill University and a Ph.D. in Psychology from Princeton University, Harnad is a professor of Cognitive Science in the Department of Psychology at the Université du Québec à Montréal (UQAM). He is also an Adjunct Professor of Computer Science at the University of Southampton, Great Britain.

Harnad has been the editor of several academic publications, including currently the scientific journal Animal Sentience, published by the Humane Society of the United States.

“Every second,” he says, “6,000 animals are killed for human consumption. By comparison, two humans die every second of natural causes. But, with the exception of the decreasing number of subsistence hunting cultures, this massacre is no longer necessary in our time, neither for human survival nor for health.”

“Humanity has arrived at a monstrous situation in our treatment of nonhuman animals. We have no right to become the silent accomplices of this wanton genocide perpetrated against other sentient species. How can a survivor of the Shoah tolerate this state of affairs, so wretched for the victims, so shameful for humanity? To abandon animals to this heartless, needless fate is to betray one of the most fundamental of human values: the obligation of all of us — who (together with our loved ones) are safe, fed, sheltered and healthy — to come all who are not. This is why I am fighting to defend animals, the victims of by far the most human-inflicted suffering on the planet. “

Harnad assumes that “the majority of humans are not psychopaths” and that once they realize that the suffering of animals is not only grotesque but also gratuitous, unnecessary, their “sense of compassion will come to the fore”.

Aged 71, Harnad has not eaten meat since the age of 17.

“I am, however, in perfect health. It is quite simply a lie that a human being cannot live a full and healthy life without eating meat.”

In Israel, pro-animal militancy is becoming increasingly popular, he points out.

“Today, Israel has the highest proportion of vegans in the world. Four to five percent of the population is vegan. In Israel, animal rights associations are among the most active in the world and regularly organize high-profile events in front of the country’s main slaughterhouses.”

“Some Israeli pro-animal activists,” he adds, “have opted for a very radical approach under the influence of the Jewish-American animal-activist Gary Yourovsky, who has advocated rather aggressive forms of militancy to defend animals.” Harnad has reservations about this approach.

“Gary Yourovsky has repeatedly declared: ‘I am ashamed for the Israelis and Jews — who have themselves undergone the unspeakable experience of being “treated like cattle” when the Nazis pressed them onto the trains headed for the death camps – that they nevertheless continue, without the slightest remorse, to eat meat, the product of that ‘other genocide’ being perpetrated against animals today’.” Harnad responds: “I find it neither fair nor effective to lay the blame for the horrors on the Israelis or the Jews in particular — and especially not on the survivors of the Shoah. Almost all members of our species are accomplices in this crime of crimes.”

What approach does Harnad recommend?

“In my opinion, there are other, unaggressive ways of showing the public the truth about the agony inflicted on animals daily. For example, everywhere were animals are bred, confined transported or slaughtered, install 360-degree audiovisual CCTV cameras that operate 24 hours a day and broadcast and store the videos on the Internet to crowd-source public inspection and monitoring by citizens. These terrible images showing the indescribable suffering inflicted on animals could have significantly more impact on sensitizing the public than just conducting silent (or noisy) protest vigils or even adopting abstract legal principles declaring that animals are sentient beings with biological needs that need to be met, but without any details as to how to apply, monitor and enforce the principles in practice. With the online CCTV data, citizens could not only report offenses against current laws, but they would also become witnesses to the horrors that are still being permitted by those laws.”

What is Harnad’s position on the thorny question of the ritual slaughter of animals?

“Although I am profoundly atheist, I of course respect religious freedom — but only on condition that it does not cause the suffering or sentient (feeling) beings. My position is clear and categorical: with the exception of conflicts of vital (that is, life-or-death) interest, it is immoral to kill or hurt a sentient being, human or animal. Religious traditions that call for or allow practices such as slavery, mutilation, or human- or animal-sacrifice do not fall under the aegis of freedom of religion. The law (secular of course) must forbid everything that causes the unnecessary suffering of a human or animal. I never deny my Jewish identity: for me it is a community not of faith but of fate, a past (tragic), a present and a shared destiny. But the argument that one has the right to cause suffering under the authority of so-called “sacred” principles, whether prescribed in Judaism, Christianity or Islam, has no validity in my eyes.

According to Harnad, Quebec has taken a step forward (but so far only a formal step) in the area of animal welfare.

“In Quebec, in 2013, a public manifesto demanded that the legal status of animals be changed from “goods” to ‘sentient beings with biological imperatives.’ Two years later the Civil Code of Quebec was accordingly formally revised to reflect this — but this abstract change in principle alone is unfortunately not enough to alleviate the actual suffering that humans inflict animals.”

“This is why Quebec’s new law needs to be put into practice by requiring all sites where ‘livestock’ is bred, confined, used, transported or slaughtered to stream and store their CCTV data openly on the Web, continuously monitoring all the phases of the abominable process of extermination. This will not only make it possible for crowd-sourced public inspection to ensure that today’s (inadequate) regulations concerning the victims’ ‘biological imperatives’ are being complied with, but it will at the same time open the eyes and hearts of all citizens to the enormity of the animal agony that is still being allowed under current regulations. Then the next step is in the public’s hands.”

Eyes

Gaze into the eyes
of this little someone
whose short, terrified life
of unending suffering
is about to end,

brutally,

and tell me how you can feel sorry for yourself as you munch on your ham sandwich?

Regarde dans les yeux
de ce petit quelqu’un
dont sa vie courte et terrifiée
de souffrance sans répit
est sur le point de terminer,

brutalement,

et dis moi comment tu peux t’apitoyer sur toi pendant que tu grignotes ton sandwich au jambon?

Nézz a szemébe
ennek a kis valakinek
akinek rövid, rémült életének
végtelen szenvedéséi
hamarosan véget érnek,

brutálisan,

s mondd meg, hogyan tudod sajnálni magad, miközbe sonkás szendvicsedet rágcsálod?

(Photo: TorontoPigSave)

My Inner Pig

My inner pig, 30 minutes before his savage destruction:

I always consult him when unsure what really matters.

Mon porcelet intérieur, 30 minutes avant sa déstruction sauvage:

Je le consulte toujours lorsque je suis incertain de ce qui compte vraiment.

Algorithmic Creativity

1. Distinguish scientific/mathematical/engineering creativity, whose outputs are “objective” from artistic/musical//aesthetic creativity whose outputs are “subjective,” i.e., they depend on the feelings and judgment of people (human brains).

We call successes in either field — objective or subjective — “creative” if they are done by human brains. But the subjective ones can only be judged by people’s senses. We don’t care how scientific advances come, from a person or an algorithm: the result is just as good and valid, if it works. But for artistic works, one of the features of our aesthetic tastes is that we dislike or quickly tire of something that is detectably mechanical or algorithmic. (Just as my cat tires of commercial “cat toys.”)

2. Deep learning algorithms are very promising, but so far they have not yet duplicated ordinary (“noncreative”) human capacity, so it’s a bit premature to expect them to be creative. So far, their mechanical nature is eventually obvious, just like the style-checker algorithm that can improve bad prose to average, but that also reduces good, creative prose to average. A lot of creativity (both objective and subjective) involves rule-breaking (i.e., violation of algorithms, rather than following them). Algorithms can produce mediocre Bach-like work, but not masterpieces — and, like my cat, we eventually detect and tire of the algorithms…

Rule-breaking can of course be dictated by rules too, but that’s still mechanics. What isn’t? Randomness, chance. And some have emphasized that factor in human creativity. But it’s not the whole story and it’s not enough. And here subjective creativity is a better model: Another way to makes something feel non-mechanical is to make it more organic, more like the movements and sounds and feelings of a real biological body rather than a computational, algorithmic machine.

Now I don’t doubt that the body itself, including the brain, are causal systems of some sort, but not necessarily just algorithmic ones. (They’re certainly partly algorithmic: reasoning, for example.) But the brain is also a dynamical system. Dynamics includes things like heat and liquidity, which are not computational. They don’t follow computational algorithms; they obey differential equations, of the kind that describe a waterfall rather than the solution to a quadratic equation (the algorithm/recipe we all learned in high school, -b+/-(SQRT (b**2 – 4ac)/2a) which is certainly not creative — though the one who first discovered it was creative).

Harnad, Stevan (2006) “Creativity: method or magic?Hungarian Studies 20, no. 1 (2006): 163-177.

L’évitable et l’inévitable



1. D’après toutes les preuves scientifiques, les plantes, n’ayant pas de système nerveux, ne sont pas conscientes, donc elles ne peuvent pas souffrir.

2. D’après toutes les indications scientifiques, les animaux, ayant un système nerveux, sont conscients, donc ils peuvent souffrir.

3. Même si les plantes étaient conscientes, les humains n’auraient pas de choix pour survivre que de les consommer; avec les animaux, on a le choix.

4. Donc invoquer la possibilité de la conscience et de la souffrance chez les plantes ne va pas seulement à l’encontre de toutes les preuves scientifiques, mais ça sert à camoufler l’option morale urgente qui nous est ouverte avec une option qui n’existe pas.

5. La souffrance que nous infligeons aux animaux est réelle, monstrueuse et évitable; arrêtons de la justifier avec ce qui est inévitable.


Harnad: “1. D’après toutes les preuves scientifiques, les plantes, n’ayant pas de système nerveux, ne sont pas conscientes, donc elles ne peuvent pas souffrir.”

Imbs: Elles ne peuvent pas faire l’expérience de la douleur, faute de nocicepteur et d’autres formes de système nerveux. La souffrance, chez les plantes n’est pas semblable à ce que nous pouvons éprouver.

Ça c’est basé sur quoi? D’où provient la preuve que les plantes ressentent quoi que ça soit? (Je ne dis pas que c’est impossible; juste que c’est extrêmement improbable selon toutes les données qui existent jusqu’ici.)

Imbs: Les organismes dépourvus de système nerveux font toutefois montre de mécanismes de défense, et des caractéristiques propres à toute forme de vie : l’homéostasie.

Ce sont des actions et des fonctions, certes, mais pas du ressenti. Personne ne dirait que les plantes n’ont pas de mécanismes d’action et de réaction. (Les organes isolés des vertébrés ainsi que des invertébrés ont les actions et les fonctions aussi; et les robots les ont aussi, y compris l’homéostasie chez les servo-méchanismes. Ce n’est toujours pas le ressenti (sentience), donc a-fortiori pas la souffrance.)

Imbs: Les organismes vivants se réparent, et luttent contre leur propre dispersion, peu importe la conscience ou l’absence de conscience.

Mais quand il y a l’absence de conscience ( = sentience, sensibilité) il y a l’absence de souffrance, de douleur.

Harnad: “2. D’après toutes les indications scientifiques, les animaux, ayant un système nerveux, sont conscients, donc ils peuvent souffrir.”

Imbs: Faux. Tous les animaux n’ont pas de système nerveux. Les éponges n’ont pas de système nerveux. Ce sont des animaux.

J’ai dit les animaux ayant un système nerveux…

Imbs: Par ailleurs, tous les animaux n’ont pas le même système nerveux. L’écrasante majorité des espèces animales sont invertébrées, et rares sont les invertébrés à posséder des nocicepteurs.

Ça c’est incorrect. (Mais est-ce que l’argument ci-haut n’était pas que les plantes souffrent malgré l’absence d’un système nerveux?)

Imbs: C’est une condition nécessaire pour faire l’expérience de la douleur. La plupart des insectes ne ressentent probablement pas la douleur.

à lire: Klein, Colin and Barron, Andrew B. (2016) Insects have the capacity for subjective experience Animal Sentience 2016.100

Imbs: Le fait de posséder un système nerveux n’est en rien la preuve qu’on soit capable de conscience. Avoir conscience, c’est “avoir conscience d’avoir conscience”.

Ça c’est une affirmation sans substance. Avoir conscience c’est avoir le ressenti (la capacité à ressentir quoi que ça soit: chaleur, douleur, mouvement, son, lumière, contact, etc.). Si on ressent quelque-chose on ressent; si non, non. C’est ça la conscience. Le reste ne concerne que le contenu de la conscience, donc, ce que c’est qu’on ressent.

Imbs: C’est déjà bien difficile à prouver chez l’espèce humaine, et le fameux “je pense donc je suis” n’est venu que bien tardivement dans notre propre histoire philosophique.

Le « problème des autres esprits » (comment être sûr que les autres ressentent?) est insoluble, mais une solution avec certitude n’est pas nécessaire. On sait que les autres humains ressentent, et la plupart des animaux aussi. Ce n’est pas nécessaire de rentrer dans le débat épistémologique. (Et le Cogito ne concerne que ma certitude que moi-même je ressent. Ça ne touche pas le problème des autres esprits.)

Imbs: Les animaux ne pouvant pas disserter, il est strictement impossible de prouver la moindre conscience d’avoir conscience.

Ni chez les humains, pour exactement la mêmes raison (le problème des autres esprits: je ne peux ressentir que mon propre ressenti).

Imbs: Il reste possible de prouver la sentience, qui est quelque chose de beaucoup plus simple : être capable d’éprouver une expérience subjective de la vie.

La sentience (le ressenti) est la même chose que la conscience. Et toutes les expériences, étant ressenties, sont « subjectives » …

Et ce qui est en jeu dans tout ça c’est la sentience (en particulier, la souffrance), et non pas la capacité à la cogitation cartésienne…

Imbs: La manière la plus utilisée pour prouver la sentience chez un animal reste l’expérimentation animale.

On ne prouve pas, mais on fait l’inférence d’après les corrélats comportementaux et neuronnaux.

Imbs: Or encore une fois, il est bien difficile de prouver que les 99 % d’espèces animales soient sentientes, étant donné qu’il s’agit principalement d’invertébrés. Comment fais-tu pour démontrer la sentience chez les cochenilles ou le vers à soie ?

On ne peut pas « démontrer » ni « prouver » la sentience d’autrui ( grâce au « problème de autres esprits » ); on peut juste inférer, d’après ses corrélats. Et c’est faisable, même chez les invertébrés. Mallatt, Jon and Feinberg, Todd E. (2016) Insect consciousness: Fine-tuning the hypothesis Animal Sentience 2016.118

Imbs: Donc non, la sentience n’est clairement pas un critère suffisant, d’autant qu’il induit une recherche systématique.

Critère à quoi? C’est la sentience qui est en jeu.

Imbs: Imagine une société dans laquelle une personne a été attrapée en train de vendre de la cochenille. Si il est interdit d’exploiter les animaux en raison de leur sentience, on ne peut pas sanctionner la personne sans avoir prouvé que les cochenilles sont sentientes.

Idem pour son chien, et pour son enfant. ( « problème des autres esprits » ). On ne peut pas « prouver un crime » non plus, juste fournir les données qui minimisent le doute. Et c’est faisable — y compris chez les cochenilles.

Mais pourquoi est-ce qu’on est en train de parler des plantes ou même des cochenilles lorsque il y des milliards d’animaux — concernant lesquels le doute serait pervers — que nous faisons souffrir inutilement?

Imbs: La probabilité est qu’elles ne le sont pas, mais de toute façon, il faut conduire des expérimentations sur ces animaux pour le déterminer.

Est-ce qu’on peut mettre en attente les cochenilles et les plantes, pour d’abord régler les horreurs où il n’y a point de doute raisonnable, et une abolition est donc abordable?

Imbs: … Le critère de sentience est un problème parce qu’il déclenche l’expérimentation animale,

un problème pour qui, et pourquoi, et par rapport à quoi?

Les porcs saignent et on est en train de théoriser concernant les cochenilles, et les plantes… pourquoi?

Et l’argument contre l’expérimentation animale (dans la minorité de cas où elle risque de sauver les vie) est plus compliquée que l’argument contre l’exploitation des animaux (sans nécessité vitale) pour la viande ou le lait ou la fourrure.

Imbs: et parce que l’écrasante majorité des animaux ne sont vraisemblablement pas sentients. Il y a un autre problème avec ce critère, c’est qu’il est anthropomorphique.

Quel critère? Critère à quoi? Et c’est quoi le problème?

Et en ce qui concerne la douleur, la peur et la souffrance, qu’est-ce qu’il y a à reprocher à l’anthropomorphisme (autrement dit: l’empathie et la compassion)?

Imbs: Tout en haut de la pyramide, il y a la conscience humaine.

pyramide de quoi?

Imbs: Juste en dessous, il y a la sentience, et en dessous encore, il y a pratiquement tous les organismes vivants.

Je ne vois pas de pyramide dans cette discussion. Juste la souffrance, et le souci de ne pas la causer inutilement.

Imbs: On n’accorde alors d’intérêt à vivre qu’en raison d’une vague ressemblance à l’espèce humaine.

Je suis perdu. M. Imbs commençait en disant que les plantes souffrent (mais « autrement ») ensuite les invertébrés ne souffrent pas, faute de preuves scientifiques, et que de tenir compte des données comportementales, neuronales (et évolutives) serait « anthropomorphique » . Qu’est ce qui est en jeu?

Imbs: Aucune plante, aucune bactérie, aucun champignon et aucun insecte n’est capable d’avoir un intérêt à vivre selon ce critère.

Intérêt ressenti ou « intérêt » sens adaptatif, voir fonctionnel? (Et j’ai perdu le fil: c’est quel critère qui est en procès?)

Imbs: C’est une fraude qui place notre espèce en haut d’une hiérarchie imaginaire, avec un système de valeur artificiel.

Je perd tout maintenant. Qui a commis cette fraude? Je l’entends la première fois ici!

(M. Imbs semble être en train de défendre une idéologie écologiste — conserver les espèces — tout à fait admirable. Puisqu’on parle du véganisme, je présume qu’il invoque cet écologisme comme une des raisons pour devenir végane. Bravo. C’est à applaudir. Mais ensuite vient la question des autres raisons pour devenir véganes. Et les priorités. Et ce qui va convaincre les gens.

Cet écologisme intégriste ne me semble ni suffisant, ni primordial parmi les raisons et les incitatifs pour le véganisme.

Harnad: “3. Même si les plantes étaient conscientes, les humains n’auraient pas de choix pour survivre que de les consommer; avec les animaux, on a le choix.”

Imbs: Ça c’est vrai, mais on s’en fiche de la conscience.

??

Présumant que par « conscience » ce que M. Imbs a à l’esprit c’est sa propre définition idiosyncratique de la conscience, alors remplaçons « conscientes » par « sentientes » et je répète:

?? On s’en fiche?

Imbs: Tous les organismes sont, par définition, résistants.

Et alors quoi? On parle du ressenti (sentience) pas de la résistance.

Imbs: Ils comptent pour eux-mêmes, qu’ils soient conscients ou non.

Ça ressemble à quoi de compter pour soi-même chez les entités qui n’ont pas le ressenti? (Est-ce qu’on robot compte pour soi-même? un électron?)

Imbs: C’est surtout parce qu’on épargne tous les autres règnes lorsqu’on ne consomme pas les produits d’origine animale, que l’on doit choisir le véganisme.

Une raison de plus. Mais est-ce un souci d’épargner les étoiles aussi? et les électrons?

C’est de la souffrance qu’il faut épargner (délivrer) en premier lieu. Et c’est les êtres sensibles qu’il faut délivrer.

Imbs: En ne consommant pas les animaux, nous réduisons considérablement notre impact sur l’ensemble des règnes, sur l’ensemble des organismes.

C’est beau, mais si ce n’est pas pour éviter la souffrance des êtres sensibles, c’est quoi la motivation pour épargner les « règnes » ? (C’est quoi un règne? Une espèce?)

Imbs: Voilà une façon de penser qui est rationnelle, et qui ne prétend pas que la conscience humaine est sacrée.

Qui prétend que la conscience humaine est sacrée? Le seul principe est qu’il est mal de causer souffrance aux êtres sensibles sans nécessité. (C’est cette sacrée conscience humaine qui cause la souffrance aux autres êtres sentients sans nécessité.)

Harnad: “4. Donc invoquer la possibilité de la conscience et de la souffrance chez les plantes ne va pas seulement à l’encontre de toutes les preuves scientifiques, mais ça sert à camoufler l’option morale urgente qui nous est ouverte avec une option qui n’existe pas.”

Imbs: Faux. Il n’est pas nécessaire de démontrer que les plantes ne souffrent pas pour choisir de respecter leur existence, qu’elles soient conscientes ou non.

J’ai perdu le fil encore plus profondément. J’ai dit qu’il fallait d’abord délivrer les êtres sensibles de leur souffrances inutiles. Les plantes (que j’aime beaucoup aussi) ont moins de priorité, parce que (1) on n’a pas de choix que de les consommer pour survivre et (2) parce qu’elles ne sont pas sentientes.

Oui, il y a les considérations écologiques aussi. Mais à part de celles qui concernent également les souffrances inutiles des êtres sensibles, ces considérations sont également pas prioritaires.

Imbs: Un organisme vivant est un organisme vivant, peu importe.

Non. C’est profondément différent et important s’il est sentient.

Imbs: Nous ne pouvons faire que de notre mieux, c’est-à-dire commencer par ne plus consommer de produits d’origine animale, ce qui réduit notre impact sur les autres règnes de manière considérable.

Surtout ceux sur les victimes sentientes qu’on consomme sans nécessité actuellement.

Harnad: “5. La souffrance que nous infligeons aux animaux est réelle, monstrueuse et évitable; arrêtons de la justifier avec ce qui est inévitable.”

Imbs: Faux encore. Des méthodes d’élevage de transport et d’abattage existent et se développent en raison de revendications doloristes et sentientistes. Ce n’est qu’une question technique pour les zootechniciens.

Je n’ai rien compris dans ça.

Je viens d’apprendre que je suis « doloriste » et « sentientiste » ! J’accepte!

Mais alors je suis « doloriste » et « sentientiste » envers les victimes du Holocaust aussi. Est-ce que je devrai me justifier en termes d’impacte « sur les règnes » là aussi?

Je suis fortement opposé aux querelles intestines entre les activistes véganes. On est déjà beaucoup trop peu nombreux et les victimes ont beaucoup trop besoin de nous. Je souhaite tout succès à M. Imbs — mais aussi beaucoup de réflexion.

“Speciesism”

The analogy between racism/sexism and “speciesism” is alas incoherent.
Racism is (negative) discrimination between human beings on the basis of race. Sexism is (negative) discrimination between human beings on the basis of gender. It is transparent that both of these are unjust, unnecessary and unjustifiable.

But we eat plants, who are also species. We have no choice. Otherwise humans could not survive (currently). It is a case of conflict of vital (life/death) interests. To be non-discriminatory between species would require either remaining omnivores toward all species or not consuming any species.

(We also fight harmful microbes; that too is a conflict of vital interest.)

A foundation for veganism that is logical, coherent and realistic requires a more careful qualification:

It is wrong to kill or harm a sentient being in the absence of conflict of vital interest (survival, health, harm — certainly not for pleasure or profit)”

This principle is species-neutral, but it preserves the right of every individual, human or nonhuman, to try to survive, free of harm.

L’analogie entre le racisme/sexisme et le « spécisme » est hélas incohérente. Le racisme est la discrimination (négative) entre les humains basée sur leur race. Le sexisme est la discrimination (négative) entre les humains basée sur leur genre. C’est transparent que ces deux sortes de discrimination négatives sont injustes, non-nécessaires et injustifiables.

Mais on mange les plantes, qui sont également des espèces. On n’a pas de choix. Sans ça les humains ne peuvent pas survivre (actuellement). C’est un conflit des intérêts vitaux (de survie ou de mort). Ne pas discriminer (négativement) entre les espèces nécessiterait soit de demeurer omnivore envers toute espèce ou de ne consommer aucune espèce.

(On lutte aussi contre les microbes nocifs; ça aussi c’est un conflit d’intérêt vital.)

Un fondement logique, cohérent et réaliste pour le véganisme nécessite une qualification plus soigneuse:

Il est mal de tuer ou de faire mal à un être sensible dans l’absence d’un conflit d’intérêt vital (survie, santé, souffrance — certes pas pour le plaisir ou le profit)”.

Ce principe est neutre vis-à-vis les espèces mais il protège le droit de tout individu, humain ou non-humain, à tenter de survivre, hors de mal.

Planet Trumped

The accession to power of the likes of Donald Trump is by far the greatest catastrophe — moral and environmental — to befall the planet since WW II, perhaps ever.

With control of the White House, the Senate, the House of Representatives and the Supreme Court all ceded to Trump, all the US consitution’s intended checks-and-balances are check-mated and Trump’s malign destructiveness rules unchecked.

Since the free and open media helped get him there, it is unlikely that they will be able to constrain him now.

Bottomless ignorance, incompetence, pettiness and malevolence have been empowered limitlessly.

And by 2020 immense, irreversible damage will have been done.

Even a violent revolution could not prevent it, just make it worse.

Only a quick impeachment from one of the pending court cases against him can mitigate the damage (though Pence et al are not much better).

Regression on the Meanest

November 8, 2016: Demotic Opinocracy
A vicious, vulgar and vacuous imposter has successfully conned or conspired with a majority of the U.S. electorate to demote democracy from triumph to farce: the crowd-sourcing of both truth and ruth to rumor and rancor.

The Quality of Mercy — and the Category of “Person”

I’m not really sure what “person” means, other than people, which currently seems to mean the same thing as human beings, members of the human biological species.

If some human beings are not persons, or some nonhuman beings are, then “person” is probably a human socially constructed category rather than a natural or biological kind.

And like all socially constructed categories, it can be modified and extended, as in dubbing temples, mountains or corporations formal “legal persons.”

But as unsure as I am abut what “person” means, I’m sure about what feeling (sentience) means and what a feeling individual, a feeling being is.

And I’m just as sure that nonhuman animals are feeling individuals (sentients) as that other human beings are.

Maybe it will help, somehow, to modify and extend the category “person” to include nonhuman animals. It’s certainly necessary if personhood is a club that it’s necessary to belong to in order to qualify for mercy from human beings.

Or maybe just being a feeling individual is enough, and knowing that feelings can be hurt.

Whatever it takes to stop the horrors.

Broude, Gwen J. (2016) Who is a person? Whoever you want it to be Animal Sentience 2016.112

Harnad, Stevan (2016) Animal sentience: The other-minds problem Animal Sentience 2016.001

Rowlands, Mark (2016) Are animals persons? Animal Sentience 2016.101

Wise, S. M. (2012). Nonhuman rights to personhood. Pace Environmenal Law Review 30, i.