Voici la version tronquĂ©e (90 sec) de mes questions concernant le rodĂ©o urbain proposĂ©. C’est adressĂ© au Maire de MontrĂ©al, M. Coderre, 20 fĂ©vrier 2017, et suivie d’un rĂ©sumĂ© de sa rĂ©plique (et d’un indice de ma prochaine intervention):
M. le maire, en tant que directeur d’une revue scientifique sur la sensibilitĂ© animale et directeur d’une Ă©cole d’étĂ© sur la sensibilitĂ© animale Ă l’UQĂ€M: j’ai 10 points Ă vous adresser:
1. Saint-Tite a retiré la prise au lasso à Montréal, admettant ainsi le risque de blessures;
2. L’Association canadienne des vétérinaires déclare que les rodéos « présentent une probabilité élevée de blessures, de détresse ou de maladies »
3. Le Québec a modifié le statut des animaux pour bonifier notre mauvaise réputation;
4. Causer du mal aux animaux pour le divertissement est contraire à la loi québécoise;
5. Le rodéo NomadFest n’est pas exempté des articles 5 et 6.
6. L’opinion internationale s’oppose aux corridas et aux rodéos, forçant les annulations;
7. Des pétitions demandent l’annulation de ce rodéo à Montréal;
8. Des organismes internationaux demandent aux commanditaires de s’en dissocier, comme l’a déjà fait Loblaws;
9. La SPCA de Montréal s’y oppose
10. Et les rodĂ©os n’ont absolument rien Ă voir avec le patrimoine montrĂ©alais,
M. le maire, pourquoi insistez-vous à abimer l’image internationale de Montréal et du Québec en intégrant une telle abomination dans les célébrations de notre anniversaire?
Q2: M. le maire, vous m’avez dit l’autre fois que vous aviez assistĂ© Ă un rodĂ©o de Saint-Tite et que vous l’aviez trouvĂ© acceptable. Quand je vous ai demandĂ© si vous supporteriez un tel traitement pour vos animaux de famille,vous m’avez rĂ©pondu qu’il y a quand-mĂŞme une diffĂ©rence entre les animaux domestiques et les animaux de ferme. Vous sembliez mĂŞme surpris que votre rĂ©plique n’ait pas suscitĂ© d’applaudissements.
Quelle est cette différence, M. le maire, et en quoi est-ce qu’elle justifie un tel traitement des animaux de ferme pour nous divertir?
La réplique assez mécanique de M. Coderre à toutes les questions (y compris celles posées par les deux autres intervenants contre le rodéo, Chantal Cuggia et Carl Saucier-Bouffard) était que:
(i) Les experts (vĂ©tĂ©rinaires ainsi que l’association des rodĂ©os) nous assurent que les rodĂ©os sont corrects et que le bien-ĂŞtre des animaux n’est pas en risque
(ii) Nous savons qu’il y des diffĂ©rences d’opinion Ă ce sujet: il y en a qui sont pour le rodĂ©os et il y en a qui sont contre
(iii) Ceux qui sont contre ne sont pas obligĂ©s d’assister
(iv) Suite Ă l’assurance des experts, le comitĂ© a retenu la demande de St Tite de tenir ce rodĂ©o pour la 375e anniversaire de MontrĂ©al: Donc le rodĂ©o se tiendra
(v) Si vous avez des objections contre les rodéos, il faut les adresser au rodéo de St. Tite
Prochaine intervention:
(a) Les experts. M. le Maire, nous savons tous qu’on peut toujours trouver des « experts » individuels qui tĂ©moigneront pour ou contre tout: les mĂ©decins qui tĂ©moigneront solennellement que le tabagisme ou l’amiante ne posent pas de risque aux poumons, les mĂ©tĂ©orologues qui tĂ©moigneront que le changement climatique ne pose pas de risque Ă la terre, les politologues qui nous assureront que que les rĂ©fugiĂ©s ne sont pas vraiment des rĂ©fugiĂ©s, qu’ils ne fuient pas de vĂ©ritables risques (ou que c’est plutĂ´t les rĂ©fugiĂ©s qui posent le risque aux MontrĂ©alais). Vous ĂŞtes demeurĂ© admirablement peu persuadĂ© par les arguments creux de tels « experts »: Pourquoi n’ĂŞtes vous pas pareillement sceptique vis-â-vis des « experts » individuels qui nient solennellement que les victimes du rodĂ©o sont exposĂ©es aux risques? Ils sont en minoritĂ©, ces experts individuels (ayant souvent des intĂ©rĂŞts particuliers), tandis que l’Association canadienne des mĂ©decins vĂ©tĂ©rinaires dĂ©clare officielement que les rodĂ©os « prĂ©sentent une probabilitĂ© Ă©levĂ©e de blessures, de dĂ©tresse et de maladies » (et la SPCA de MontrĂ©al, ainsi que de plus en plus de spĂ©cialistes en bien-ĂŞtre animal partout au monde, font Ă©cho de la mĂŞme conclusion)?
(b) Les victimes. Et est-ce que vous ne tenez pas compte, M. le Maire, du fait que — contrairement aux fumeurs qui dĂ©cident de faire face aux risques du tabagisme, ou aux cowboys qui dĂ©cident de faire face aux risques du « concours » au rodĂ©o — les animaux n’ont pas de choix. Ils n’ont pas voulu le « concours ». Ils ne comprennent pas, et il sont dans un Ă©tat de terreur tout au long du « diverstissement ».
(c) Les spectateurs. Et ce n’est en effet qu’un divertissement. Pour les victimes, c’est de la souffrance, inutile, qui leur est infligĂ©e pour plaire aux goĂ»ts des spectateurs et des cowboys. C’est un « sport » sanguinaire, exactement comme jadis lors des combats entre les gladiateurs (qui Ă©taient souvent eux-aussi des esclaves) ou contre les animaux, ainsi que contre les criminels humains qui avait Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă mort. Ă€ l’Ă©poque il y avait aussi sans doute des « experts » qui tĂ©moignaient alors que tout Ă©tait correct. Et il y avait les spectateurs qui avaient et qui n’avaient pas le goĂ»t pour ça. Et les autoritĂ©s qui dĂ©claraient alors aussi, que ceux qui n’ont pas lle goĂ»t de ce spectacle, ne sont pas obligĂ©s dy’assister.
(c) Mais les victimes n’avaient pas ce choix.
Pourquoi, M. Coderre, étant le Maire de cette ville dernièrement déclarée « ville de refuge », pourquoi est-ce que vous ne la déclarez aussi une ville de refus: le refus de promouvoir les sports sanguinaires, avec leurs victimes involontaires et impuissantes? (Vous pourriez même réaliser ça d’une façon propice et digne d’admiration globale, en créant un refuge urbain pour les victimes à Montréal. Voilà la façon clémente et compatissante de célébrer le patrimoine equin du Québec.)
Intervention de Chantal Cuggia:
Intervention de Étienne Harnad:
Intervention de Carl Saucier-Bouffard: