21 décembre 2016
[English text follows at end]
MaĂźtre Zambito,
Tout d’abord, j’aimerais vous remercier pour votre appel tĂ©lĂ©phonique.
Ensuite, comme convenu, voici une courte liste de mes remarques, qui seront suivies de ma proposition :
1. Ainsi que le prĂ©cise la Loi B-3.1 sur le bien-ĂȘtre et la sĂ©curitĂ© de lâanimal, « la condition animale est devenue une prĂ©occupation sociĂ©tale ».
2. Le Québec a malheureusement mauvaise réputation en ce qui concerne le traitement des animaux.
3. Pourtant, la signature, il y a trois ans, par plus de 50 000 Québécois, du manifeste Les animaux ne sont pas des choses, manifeste qui a inspiré la loi B-3.1, démontre que cette préoccupation sociétale croissante pour la condition animale est partagée par les Québécois.
4. Pas une sociĂ©tĂ©, y compris la sociĂ©tĂ© montrĂ©alaise, n’est justifiĂ©e de tirer fiertĂ© de son passĂ© liĂ© au cheval, ni de le cĂ©lĂ©brer.
5. La façon noble et compatissante d’honorer le patrimoine que nous partageons avec les chevaux serait de nous dissocier de leur exploitation de jadis : nous vivons plus que jamais Ă lâĂ©poque de lâautomobile et du transport public; la circulation Ă cheval et lâassujettissement des chevaux ne sont plus ni nĂ©cessaires ni justifiĂ©s.
6. Continuer d’exploiter les chevaux, de les stresser et de les exposer aux dangers inhĂ©rents Ă un milieu urbain, mĂȘme si cela s’inscrit dans la pratique d’une industrie contrĂŽlĂ©e, nâest pas un hommage rendu au cheval ni Ă notre passĂ© commun. Il s’agit plutĂŽt de la pĂ©rennisation des abus auxquels nous avons le devoir de renoncer â et auxquels bien des mĂ©tropoles dans le monde sont en voie de renoncer.
7. Le maire Denis Coderre maintient que les options qui s’offrent Ă ces chevaux de misĂšre — retraitĂ©s dâune vie non moins clĂ©mente – sont les calĂšches ou lâabattoir.
8. Mais voilĂ une opportunitĂ© Ă rendre un vĂ©ritable hommage au cheval : Ă l’heure oĂč les voix toujours plus nombreuses s’Ă©lĂšvent globalement pour dĂ©noncer la vie dĂ©plorable des chevaux de calĂšches, MontrĂ©al pourrait offrir un redressement digne et dĂ©cent de nos pratiques — une rĂ©habilitation sensible face Ă notre passĂ© doux-amer envers nos chevaux. Au lieu dâindustrialiser et de perpĂ©tuer le mĂ©tier obsolescent et mal vu des calĂšches Ă cheval en milieu urbain, au lieu de construire des Ă©curies pour prolonger la triste vie de servitude de ces ĂȘtres sensibles, MontrĂ©al pourrait maintenant crĂ©er un refuge pour les chevaux Ă la retraite afin de leur Ă©pargner lâabattage et afin de dĂ©montrer la compassion et lâempathie des MontrĂ©alais et des QuĂ©bĂ©cois envers nos anciens esclaves. Ă titre d’exemple, les cochers pourraient afficher sur leurs calĂšches Ă©lectriques l’emplacement de ce refuge, lĂ oĂč les touristes pourraient aller voir les chevaux et constater le traitement juste et louable que leur auront rĂ©servĂ© les MontrĂ©alais. C’est ainsi une image moderne et de compassion que les touristes garderont de notre ville et qu’ils communiqueront autour d’eux. Cette image sera le reflet du changement dâattitude des QuĂ©bĂ©cois Ă l’Ă©gard des chevaux, en particulier, et des animaux, en gĂ©nĂ©ral.
Si le comitĂ© juge cette option prometteuse, je me ferai un plaisir de la dĂ©velopper plus avant et d’exposer les fonctions Ă©ducatives du sanctuaire urbain proposĂ©, unique au monde, qui donnerait de MontrĂ©al et du QuĂ©bec une image incomparablement plus positive et progressiste, digne de la loi B-3.1. La politique de lâindustrialisation des calĂšches, pour sa part, ne ferait que perpĂ©tuer l’image rĂ©trograde et la mauvaise presse actuelles de la ville, les manifestations de protestation et la critique internationale.
Si vous ĂȘtes sensible Ă ma proposition, jâoffre mes services pro bono pour l’Ă©laboration de ce sanctuaire urbain, projet auquel je suis sĂ»r que dâautres bĂ©nĂ©voles (et des bienfaiteurs) se rallieraient.
Bien cordialement,
Ătienne (Stevan) Harnad
Mr. Zambito,
Thank you for your phone call.
As agreed, here is a short list of my remarks, followed by my proposal:
1. As stated in Quebec Civil Code Bill B-3.1 on the welfare and safety of animals, “animal welfare has become a matter of social concern.â
2. Unfortunately, Quebec has a bad reputation in the treatment of animals.
3. Yet three years ago, more than 50,000 Quebeckers signed the manifesto “Animals are not things“, a manifesto that inspired Bill B-3.1, demonstrating that this growing social concern for animal welfare is shared by Quebeckers.
4. No society, including Montreal society, is justified in taking pride in or celebrating its past history with horses.
5. The noble and compassionate way to commemorate the heritage we share with horses would be to dissociate ourselves from their past exploitation: we live in the day of the automobile and public transport; circulation on horseback and the subjugation of horses is no longer necessary or justified.
6. Continuing to exploit horses, stress them and expose them to the dangers inherent in an urban environment, even within a controlled industry, is not a tribute to the horse nor to our shared past. Rather, it is the perpetuation of abuses that we need to renounce – and many of the world’s metropolises are now in the process of renouncing them.
7. Mayor Denis Coderre maintains that the only two options open to these unfortunate horses â who are âretiredâ from prior lives that were no less kind – are carriage service or the slaughterhouse.
8. But in reality there is a third option, and with it an opportunity to do real homage to both our past and present with the horse: At a time when more and more voices are being raised against the deplorable life of carriage horses, Montreal could offer a dignified and decent alternative — a genuine reform after our bitter-sweet past with horses: Instead of industrializing and prolonging the obsolete and inhumane use of horse-drawn carriages in the urban setting, instead of building stables to extend the servitude of these exhausted retirees, Montreal could now create an urban sanctuary for retired horses to save them from slaughter and to demonstrate the compassion and empathy of Montrealers and Quebeckers toward our former servants. Coachmen could display the location and description of the sanctuary in their horseless electric carriages so tourists from everywhere would know, and could even go to see the retired horses and the decent treatment that Montrealers are now giving them. This is a modern and humane image that tourists will carry back with them from our city, reflecting the change in Quebeckers’ ways with horses in particular, and animals in general.
If the committee considers this option promising, I will be happy to develop it further and to outline the educational functions of the proposed urban sanctuary, unique in the world, which would give Montreal and Quebec an incomparably more positive and progressive image, worthy of of Law B-3.1. The policy of industrializing urban horse-drawn carriages, in contrast, would only perpetuate the retrograde image and bad press of our city today, along with the protest demonstrations and international criticism.
If your response to my proposal is positive, I offer my services pro bono for the development of this urban sanctuary, to which I am sure that other volunteers (and benefactors) too would rally.
Best regards,
Ătienne (Stevan) Harnad
RĂ©dacteur-en-chef, Animal Sentience (SensibilitĂ© animale) Ăditions Humane Society, United States
Professeur de psychologie, UQĂM, McGill

