Un être sensible — contrairement à une chaise ou une table — ne peut pas avoir un « propriétaire tout court ».
La relation doit être davantage comme celle entre un pupille puis son tuteur (ou gardien ou parent).
Le gardien doit avoir le droit de saisir le tibunal dans les intérêts de son pupille,
Et si l’être animal n’a pas de gardien, ou si le gardien n’agit pas dans les intérêts de l’être animal, il faut que l’être animale devienne le pupille de la cour, qui agira dans ses intérêts.
Sans ça la notion de « bien être » est vidée de sens; et avec elle la notion d’un être sensible ayant les impératifs biologiques ( = les intérêts ) qui doivent être respectés.
C’est pour ça que personne (y compris le « propriétaire »), contrairement qu’avec sa chaise, ne peut faire n’importe quoi avec son chien, .
Pourquoi? Parce que le chien a un intérêt a son bien-être (le respect de ses impératifs biologiques: eau, air, nourriture, logement, espace, liberté de mouvement, impératifs sociaux, absence de douleur, absence de peur, absence de stresse). C’est ça d’être un être sensible. Les chaises n’ont aucun intérêt.
Il est incohérent de reconnaitre cet intérêt formellement dans la loi, en reconnaissant la sensibilité animale et ses impératifs biologiques, mais pas devant le tribunal, faute de « l’intérêt juridique » d’agir.
C’est précisément et explicitement pour distinguer un être sensible d’un objet sans intérêts que la loi BESA a été adoptée.
C’est pour ça que l’adoption de la nouvelle loi implique logiquement et pratiquement qu’il faut maintenant mettre à jour le statut juridique de « propriétaire» pour le rendre conforme et cohérent avec le statut d’être sensible.
C’est pour ça que le statut de tuteur/gardien/parent est beaucoup plus approprié et naturel quand il s’agit d’un être sensible et non pas d’un objet insensible.
Un être (un organisme) sensible possède des impératifs biologiques et il possède ainsi un intérêt personnel (même sans devoir être déclaré une « personne » juridique) à ce que ses impératifs soient respectés.
La seule façon de résoudre logiquement et équitablement les incohérences décrites ci-dessus (propriétaire, propriété, objet insensible, être sensible, impératif biologique, intérêt, gardien/tuteur/parent) sera de developper une nouvelle catégorie juridique d’agent, autre que « propriétaire » ordinaire, pour ceux qui ont la garde d’un être sensible (humain ou non humain). Parce que si les impératifs biologiques ne sont pas des intérêts personnels, la distinction entre les objets et les êtres sensibles est complètement dénaturée et dépourvue de sens.